Renouer avec la culture par l’archéologie à travers des visites de chantier de fouilles et des ateliers ludiques ? C’est ce qu’on vécut plusieurs familles toulousaines pour émerveiller leur été !
Alors que les plannings s’étoffaient en prévision de la période estivale pour les archéologues et les vacanciers, un nouveau projet ambitieux est né en partenariat avec la Maison des Solidarités du Pont-Vieux de Toulouse. Il profite à pas moins de 11 familles usagers de la MDS. Ce projet vise à faire découvrir l’archéologie et ses spécialités à des jeunes et des familles dîtes « empêchées » : qui ne peuvent pas partir en vacances et/ou n’ont pas accès à la culture. Ainsi, ce sont des sorties comme des visites de chantiers archéologiques, des visites de musées, mais également des petits ateliers sur les spécialités de cette discipline ou de l’archéologie expérimentale qui sont organisés. Ce n’est pas moins de 9 séances réparties sur les 2 mois avec un fil conducteur, l’alimentation du passé…
Sur le chemin de l’abri préhistorique à Aurignac Atelier fouilles à St Just de Valcabrère Pique-nique à Montmaurin à la maison des fouilles à côté de la grotte de Coupe-Gorge
Deux périodes sont explorées : l’antiquité et la préhistoire ancienne. En juillet, les familles plongent chez les Romains et leurs fromageries ! Qui dit fouilles antiques dans le département, dit Saint-Bertrand-de-Comminges et Saint-Just-de Valcabrère ! William Van Andringua et son équipe ouvrent à nouveau leurs portes afin d’accueillir ces nouveaux visiteurs pour cette toute première interaction avec l’archéologie. Ils reconstituent dans leur tête la nécropole qui existait sous leurs pieds avec l’aide de Julie et Perrine, les médiatrices du site ! Ils aperçoivent des archéologues en pleine action et utilisation d’outils étranges comme le tachéomètre ! Après cette visite, les familles participent à un atelier de fouilles et deviennent pour un court instant de véritables petits fouilleurs. Cette première journée est conclue par deux petits ateliers. Le premier porte sur la carpologie. Ils reproduisent les gestes de cet archéologue chasseur d’anciennes graines et de noyaux. Le second met à rude épreuve les nez des adultes comme des enfants par un petit quizz des odeurs antiques pour s’imprégner dans l’atmosphère de l’époque.



La deuxième sortie du mois est reportée au mois de novembre et se déroulera à Montmaurin pour une visite de la villa et du musée archéologique pour continuer l’exploration de la vie de nos chères gallo-romains ! Le reste des séances se déroule à la MDS afin de présenter différentes spécialités (archéozoologie, céramologie) et de recréer une faisselle à la manière antique (le pot en céramique et le fromage). Ils dégustent leur faisselle assaisonnée à la romaine : accompagnée de son coulis de miel ou fruits de la saison, saupoudrée d’amande pour ajouter du croquant !





Le mois d’août est un bond dans le passé, à l’âge des chasseurs-cueilleurs du paléolithique ! Pour nos néophytes d’archéologie, c’est une nouvelle occasion de découvrir une fouille, mais cette fois-ci en grotte ! Ce qui signifie d’autres méthodes et outils ainsi que du nouveau mobilier archéologique à découvrir ! Nous sommes accueillis sur le site de Coupe Gorge à Montmaurin par sa responsable Amélie Vialet, et son équipe. Non seulement, ils guident la visite du site, mais ont auss la gentillesse d’animer des ateliers à nos côtés pour partager et communiquer le plus possible avec les familles. Montmaurin, c’est aussi la ville d’origine de la découverte de la Vénus de Lespugue qui fête les 100 ans de sa découverte cette année ! Nous faisons alors un petit détour par les cavités où se trouvait sa position d’originelle. Le groupe découvrent également un grand nombre de vénus grâce à la mallette pédagogique qui contient les reproductions des plus connues ! Cette petite parenthèse dans l’actualité de l’archéologie préhistorique s’approfondit tout au long des séances. En effet, la deuxième sortie à Aurignac se déroule en partie au musée forum de l’aurignacien dans la partie de l’exposition temporaire dédiées aux Vénus. Les enfants sont stupéfiés devant l’immense reproduction de la Venus de Lespugue ! Un atelier à la MDS est aussi consacrée à la création de leur propres Vénus en argile !





Mais nous n’avons pas perdu le fil de l’alimentation à la préhistoire qui se retrouve également lors de la deuxième sortie à Aurignac où les enfants alors cherchent le matériel pour produire les couteaux de l’époque… nous parlons bien-sûr du silex ! Sous l’œil avisé de Marc Jarry de l’INRAP, l’après-midi est consacrée à rechercher cette matière première, à apprendre à la reconnaitre et comprendre sa fonction pour les gens du passé ! C’est une bonne occasion de manger et découvrir quelques baies sauvages comme bons cueilleurs que nous étions ! Les enfants reviennent les poches et sacs remplis de cailloux pour le plus grand plaisir des parents ! La dernière séance se conclut par un petit goûter préhistorique constitué principalement de baies et de fruits à coques !




Ces deux mois permettent le plein de souvenirs sensoriels. Les famille mobilisent tous leurs sens : le regards, l’ouïs, les odeurs mais aussi les papilles !! Ces expériences sont rassemblées au sein d’un petit livret de cuisine créé lors des sessions. Il associe des photos souvenirs avec des recettes antiques simple à réaliser (avec les quantités, pas comme celles transmises par notre cher Apicius !!). Les enfants créent aussi une exposition racontant leurs aventures, qui suscite de grands intérêts au sein de la MDS.








Ce grand projet n’aurait jamais vu le jour sans l’aide du dispositif d’Été culturel financé par la DRAC. Ce dernier se préoccupe toute particulièrement d’intégrer les jeunes défavorisés des zones rurales ou issues des quartiers politiques de la ville qui demeurent loin de la culture. Le département a aussi sa part dans le financement du projet qui a immédiatement encouragée la MDS et notre association à poursuivre les démarches. Ils nous ont même sollicité à le réitérer l’an prochain et nous en sommes très heureux ! Ce projet n’aurait pas existé non plus sans les nombreux archéologues et médiateurs volontaires qui ont donné de leur temps et ont été si investis auprès des familles !! Nous les remercions chaleureusement !


