Ce mois-ci, Grottes&Archéologies a eu le privilège de s’entretenir avec Béatrice Boisseau, archéologue au sein de l’INRAP, spécialiste des fouilles de sépultures.
Quand je fouille une sépulture je ne rigole pas avec, je la fouille avec respect.
Grottes&Archéologies : Vous êtes archéologue au sein de l’INRAP, avez-vous toujours rêvé de faire ce métier ?
Béatrice Boisseau : Absolument pas ! Quand j’étais enfant je voulais être vétérinaire, on en est un peu loin là (rire). Les hasards de la vie ont fait que j’ai commencé par passer presque trois ans en fac de droit. Ensuite, ma sœur en allant s’inscrire à la fac du Mirail, est revenue avec un petit livre très épais de toutes les formations proposées. J’ai regardé et je me suis dit pourquoi pas ! On a fini par faire la même chose : Histoire de l’Art et Archéologie, elle voulant devenir restauratrice et moi sans idées particulières. C’était juste les matières qui me plaisaient, avec une orientation sur la géopolitique. Puis, on a commencé par faire des chantiers écoles et j’ai été conquise. J’ai mis le doigt dedans et après je n’ai plus jamais lâché (rire) ! Je ne regrette toujours pas d’avoir choisi cette voie.

© Stéphanie Forel-Boeckler, Inrap

© Denis Gliksman, Inrap
G&A : C’est un métier qui possède beaucoup de représentations imaginaires, véhiculées par des films ou des livres. Vous qui avez aimé le métier par la pratique, diriez vous que la réalité de terrain est différente ? Est-ce que c’est un métier difficile ?
BB : Oui, complètement, c’est vrai que par exemple, avec ma soeur on a commencé en même temps ces études là. Personnellement le terrain m’a passionné et puis je me suis mise à fond dedans. Alors que ma soeur elle en a fait un tout petit peu et puis stop ça suffisait. Les mains dans la boue, la pelle, la pioche, la brouette…
C’est vrai que peut-être les films véhiculent une certaine image, bon Indiana Jones, je ne l’ai jamais vu fouiller, j’ai vu son fouet et tout ça, mais nous (archéologues) n’avons pas de fouet (rire) ! En plus, les gens pensent toujours que les archéologues sont tous en Egypte avec un pinceau. Non, l’archéologie il y en a aussi plein en France. Il y a des tas de sites intéressants en France. Et puis, le pinceau ok, mais il faut déjà avoir la pelle mécanique, la pelle, la pioche et la brouette avant d’arriver au pinceau. Tout d’un coup ça change la donne, et certains étudiants ne pensent pas que ce soit aussi physique. Lorsqu’ils font des chantiers avec nous, des master pro ou certains master ATRIDA (sur les premiers chantiers) se rendent compte que physiquement c’est dur. Il faut tenir 8 heures à faire de la pelle, de la brouette, vider des sceaux qui font entre 10 et 15kg, et il y en a plusieurs dizaines par jours… En plus, une chose à ne pas négliger c’est la météo. Il faut savoir que l’on fouille quelque soit la météo contrairement à ce que pensent les gens. J’ai fouillé sous la neige, la pluie, la chaleur… On a bien évidement maintenant des veilles sanitaires, c’est à dire que s’il fait plus de 38 degrés pendant 3 jours, on peut se retirer ou s’arrêter toutes les 20 minutes pour se mettre à l’ombre, par contre quand on est en diagnostic ça c’est de l’utopie. Donc entre les conditions physiques et le climat, j’avoue que pour les quelques-uns qui ont commencé avec nous l’hiver, ça a posé les bases !

© J. Flahaut, Inrap

© Cécile Olive, Inrap

©Grottes&Archéologies
G&A : Est-ce que l’on peut être archéologue sans faire de terrain ?
BB : Je dirais non. Par exemple, je me souviens d’un étudiant sur un chantier en Poitou-Charente, où ce garçon me disait que sa formation (Maîtrise science et technique archéologie de Tours) lui avait « vendu » qu’il serait responsable d’opération ou alors qu’il serait dans les bureaux. Je lui ai dit que si on est dans les bureau et qu’on ne comprend pas ce qu’il se passe sur le terrain, on ne peut pas être archéologue. Après, c’est vrai qu’il existe les spécialistes… et encore les carpologues sont quand même sur le terrain et viennent parfois faire des prélèvements. Je ne connais pas beaucoup de spécialistes qui ne font pas de terrain ou qui ne sont pas passés par le terrain avant de faire les études. Même les céramologues ont fait ou font du terrain. Après, il y a les spécialistes en laboratoire qui nous donnent des données brutes pour les études mais ça c’est un autre métier. Pour moi, un archéo sans terrain, ce n’est pas un archéo. Je pense que c’est comme dans tous les métiers, si vous ne connaissez pas la réalité du terrain comment voulez-vous demander quelque chose sans savoir si c’est possible de le faire et dans quelles conditions. Par exemple, quand je suis sur le terrain avec une pelle mécanique, j’explique au conducteur de l’engin ce que j’aimerais et la personne me dit ce qui est possible de faire et comment il va procéder. Chacun son métier !
G&A : J’ai entendu dire qu’au fur et à mesure du temps vous vous êtes spécialisée dans la fouille de sépultures, pourquoi ce choix de spécialisation ?
J’ai découvert ce monde que je ne connaissais pas. Les sépultures m’ont réconcilié avec pleins de choses dans ma vie privée et avec la mort notamment.
BB : Au fil du temps oui je me suis spécialisée là-dedans, après je peux faire de tout, mais c’est vrai que là je fais plutôt ça. Mon tout premier chantier bénévole c’est la fouille de sauvetage urgent qui était sur la place Saint-Étienne, à Toulouse, là où il y a le parking maintenant. C’était une fouille partagée en deux, d’un côté sur la place actuelle, c’était un cimetière et dans le jardin de la cathédrale plutôt de l’antique. J’ai fait ce chantier, ça m’a plu et j’étais « scotchée » par le professionnalisme du responsable du secteur de fouilles Xavier Peixoto, qui est maintenant sur Paris. C’était fascinant, parce qu’il était très pédagogue et j’ai découvert ce monde que je ne connaissais pas. Il m’a appris à dessiner les squelettes et à reporter le dessin sur un plan d’ensemble. Les sépultures m’ont réconcilié avec pleins de choses dans ma vie privée et avec la mort notamment. Ça ne m’a pas fait peur du tout, pour moi ce sont des individus qui ont besoin de « soins » avant que la pelle mécanique ne les déloge. C’était mon premier contact avec l’archéologie et j’ai trouvé ça fascinant. En plus, ici il y avait l’urgence, les chantiers écoles on a le temps, on y revient, c’est un peu bon enfant, alors que là (à Saint Etienne), il y avait une urgence. Après, j’ai moins fouillé de sépultures dans les années qui ont suivi, mais ça m’est resté dans le fond de ma mémoire. Puis, j’ai eu l’opportunité d’aller travailler à Paris pendant un an, il y avait de tout dont de la sépulture et je me suis un peu plus orientée vers ça. J’ai décidé de faire un stage avec Henri Duday, médecin légiste, archéologue et directeur CNRS du labo d’anthropologie à Bordeaux. J’ai donc, en 1993, fait un stage de dix jours avec lui pour apprendre à fouiller les sépultures. Attention ce n’est pas un stage d’anthropologie c’était un stage d’approche à la fouille de sépultures. On y a appris les os humains, la position des os, comment on les démonte, etc.
G&A : Faut-il une méthodologie et des connaissances particulières pour fouiller ce type de lieux ?
BB : Personnellement quand je fouille une sépulture, je commence par la détourer. Je ne fouille pas directement sur l’os, je fais un grand rectangle autour, pour voir s’il y a un contenant, pour voir le contexte, parce que l’os on le voit, mais je veux d’abord savoir s’il est en sarcophage, en cercueil etc. Je veux en premier lieu avoir la fosse, le contexte. Ensuite, une fois que j’ai détouré sa fosse, là je fouille l’individu et je commence toujours, toujours par la tête. Les humains « normalement constitués » ont la tête puis les bras et une fois qu’on a les bras on sait où sont les doigts. Je précise ça car les doigts sont constitués de tous petits os. Ainsi, quand on voit où sont les bras on arrive plus facilement à fouiller ces petits os. Si on commence par les pieds, c’est l’inconnu total car les mains peuvent être sur le ventre, la tête, sur les côtés. Je dis toujours : « On dit d’abord bonjour à la tête et après on voit le reste ! (rire)
Par contre, je trouve que c’est important de connaître les os du squelette. J’avais une étudiante sur un site qui avait trouvé un os et qui ne savait pas ce que c’était. Il se trouve qu’elle était tombée directement sur le radius, sans avoir la tête. Or, quand on sait qu’on a cet os, on sait qu’au bout on a le poignet et donc les os des doigts. Ensuite, c’était panique à bord pour l’étudiante et c’est moi qui ai fini la main (rire). Quand on sait où on est dans le corps on sait ce qu’on va chercher, donc dans quel sens est le corps… Après quand on ne sait pas, on ne sait pas, tout le monde apprend mais c’est quand même mieux d’avoir une vague idée du squelette.

© Loïc de Cargouët, Inrap
G&A : Vous n’êtes pas anthropologue donc, mais vous êtes la première à découvrir les ossements, quels premiers constats pouvez-vous faire directement sur le terrain ? Qu’est-ce qui vous différencie d’un anthropologue ?
BB : Ce que j’arrive à faire c’est déterminer si c’est un adulte, un ado ou un enfant et si c’est un homme ou une femme. Ensuite, les anthropo-bio vont affiner. Mon « Jedi », (rire) Sylvie Duchesne qui est anthropologue, m’a beaucoup appris. Elle, par exemple, va pouvoir dire l’âge exact. Moi, j’arrive à définir la tranche d’âge : s’ils ont plus ou moins de 30 ans (en fonction de la soudure des os). Ensuite ce que font véritablement les anthropo-bio ce sont toutes les mesures et la détermination des maladies, mais seulement si la maladie a atteint l’os. Ils peuvent aussi voir s’il y a des blessures. En effet, si les vertèbres cervicales sont cassées d’une certaine manière on peut dire si l’individu a été étranglé ou décapité. L’anthropologie c’est plus de l’affinage, c’est le complément. Sur le terrain ce que je fais c’est définir la tranche d’âge, le sexe du squelette et surtout déterminer méthodes d’inhumation. Est-ce qu’il était enveloppé dans une enveloppe souple (linge, linceul…) ou s’il était à même la terre, ça s’appelle la taphonomie.
En résumé, l’analyse du squelette c’est l’anthropo-bio, moi je fais plutôt l’analyse de la tombe (pratiques funéraires, culturelles, taphonomie…)
G&A : Est-ce que c’est difficile émotionnellement de fouiller des sépultures ?
BB : La fouille de sépultures est un des rares cas où les gens peuvent refuser de faire du terrain et ce pour pleins de raisons : religieuses, la peur, l’angoisse… On peut refuser une affectation sur une des sépultures si on ne s’en sent pas capable émotionnellement.
Après chacun ses limites, personnellement je ne peux pas psychologiquement fouiller des sépultures du 18ème. Ce qui me gène profondément c’est s’il y a des traces comme les cheveux, des ongles ou la peau. Ça, je l’ai vécu car j’ai fait un chantier en Égypte. J’étais la seule avec une formation de fouille de sépultures, et j’ai fouillé une momie sèche, c’est à dire une personne momifiée par le vent et le sable. Elle était bien enveloppée, une dizaine d’enveloppes pour protéger son corps, je prenais des notes, des mesures etc… et quand je suis tombée sur les cheveux j’ai arrêté net. C’est mon filtre à moi, je sais que c’est un être humain, je n’en fais pas des cauchemars, quand je fouille une sépulture je ne rigole pas avec, je la fouille avec respect. Sylvie Duschene, par exemple, tout en ayant le même respect, n’a pas les mêmes filtres, c’est vraiment mon Jedi (rire), elle est capable de fouiller les individus dont je ne peux pas m’occuper.
G&A : Avez-vous une anecdote à raconter ou une fouille de sépultures qui vous a marqué ?
BB : Oui, c’était une sépulture dans les année 90, on a fouillé dans la cours Sainte-Anne, derrière la cathédrale Saint-Étienne. J’étais avec un collègue et il y avait des sépultures, on fouillait tranquillement et à un moment il me dit, « oulala, ça moi je ne peux pas ». En fait, c’était une femme morte en couche avec son foetus. C’était la première fois que je fouillais une sépulture de bébé. C’est particulier car les os sont minuscules, il faut beaucoup de patience. Je me suis dit « Waouh, c’est un tout petit« , là il y a un côté empathique, fouiller un foetus ce n’est pas simple. Ce n’est pas courant ce genre de cas, les femmes enceintes ça arrive mais des femmes mortes en couche, c’est plus rare. Après, c’est vrai j’ai été un peu perturbé mais pas plus que ça. Je me suis dit bon voilà c’est la vie. Les bébés ça peut bloquer aussi les gens, il y en a qui préfère fouiller les adultes et pas les enfants.
Il y a aussi une fois où j’ai fouillé une grosse nécropole dans le Gers, et je m’en souviendrais toujours parce qu’il y avait des visites de classes. Il y avait des instituteurs de l’Isle-Jourdain qui étaient venus nous demander s’ils pouvaient faire visiter le site qui était assez riche (cimetière médiéval et vestiges romains…). La responsable leur avait dit oui, mais à condition de venir en amont pour leur présenter le site afin qu’ils puissent préparer les élèves à la visite. Lorsque les enfants sont venus, ils étaient par petits groupes sur la berme et moi j’étais en train de fouiller un enfant qui avait entre 6 et 10 ans. Pur hasard, c’était en fait l’âge des enfants qui visitaient. Je me souviendrais toujours d’une petite fille qui est tombée en arrêt devant ce que je faisais et qui pensait que c’était un animal. Je lui ai dit, pensant que les enfants avaient été préparés, comme c’était prévu, que c’était un petit enfant. Et la petite est restée bloquée et le lendemain les parents sont venus parce qu’elle avait intériorisé ce qu’elle avait vu et l’avait très mal supporté émotionnellement. La responsable a expliqué que les enfants étaient sensés être avertis par les professeurs.
G&A : Vous intervenez souvent avec nous sur les médiations axées anthropologie, quelle place accordez-vous à la médiation dans votre métier ?
BB : Je trouve que c’est important, c’est même très important. D’abord parce que je trouve que quand les gens ont une meilleure connaissance, il y a le respect du site. Bon après il y a le pour et le contre parce que quand ils connaissent mieux ils savent aussi ce qu’il faut piller.
Il y a aussi le fait que ça permet une meilleure connaissance de notre métier. Les visites de chantiers notamment, c’est important. Déjà ça donne aux gens une petite fenêtre sur l’histoire de leur commune, et puis la connaissance a de multiples portes et c’est dommage de les fermer. Pour moi c’est très important, d’ailleurs je ne suis pas une médiatrice mais j’ai pu accéder grâce à vous à ce domaine. Je fais aussi les JEA ou les JEP et ce que je remarque c’est qu’en plus les gens sont preneurs. Ça leur parle plus qu’une visite de musée, une dame m’a dit un jour que le musée c’était un peu trop statique, ce qui n’est pas faux pour certains…
Autre exemple, les petits dépliants INRAP sur les métiers de l’archéologie, quand on les présente les gens sont surpris de voir tous les métiers liés à l’archéologie. Ce n’est pas uniquement la personne qui fouille avec le pinceau ou sa truelle, c’est toute l’équipe qu’il y a derrière et qui permet de redessiner un paysage particulier. Je prends toujours l’exemple du Larzac, maintenant c’est un causse quasi-désertique, mais avant les romains, il y avait une forêt magnifique avec pleins de sortes d’arbres qu’on a découvert grâce aux graines (carpologie), aux pollens (palynologie) etc… C’est grâce à la médiation qu’on montre cette diversité de métiers aux gens. Il y a toute sorte de médiation, il faut l’adapter, tout n’est pas forcément facile.

Votre façon d’expliquer aux enfants est chouette (chez Grottes&Archéologies), je trouve que les enfants c’est l’avenir. En plus si la médiation peut donner des idées de métiers, créer des vocations, c’est bien. Au JEP, je présente le métier d’archéologue, et il y a constamment des parents qui viennent me dire « oui mon enfant veut faire archéologue, est-ce que vous le lui conseillez ? » Je répond toujours que si c’est une passion et si intellectuellement et financièrement il peut aller jusqu’au bout de ses études, alors qu’il fonce ! Il vaut mieux avoir des remords que des regrets dans la vie. Et puis, il faut une nouvelle génération qui arrive, je ne décourage pas les gens en disant que c’est un secteur bouché, moi je n’avais pas cette passion enfant mais je comprends qu’on puisse l’avoir et c’est bien de continuer d’expliquer aux gens ce métier.
G&A : En tant que scientifique comment on s’adresse au public sans tomber dans le discours universitaire ?
BB : Alors, oui on a parlé de ça sur un chantier en particulier où je parlais des tessons de céramique. Il y a eu plusieurs personnes qui m’ont reprise pour me demander si quand je parlais de céramique je parlais bien de poterie. Chaque métier a son langage, et nous on emploie des mots tellement facilement qu’on ne sait pas si les gens nous comprennent ou pas. Pour moi céramique c’est compréhensible du grand public, mais si les gens préfèrent entendre poterie, pas de souci, si tu comprends mieux en mettant poterie, et bien on met poterie.
C’est vrai que parfois on essaie d’être simple, mais un collègue me disait : « Ce n’est pas parce que c’est le grand public qu’on doit parler comme pour le grand public » c’est à dire que parfois, c’est bien aussi d’employer des termes techniques pour que les gens apprennent. Quand on fait de la médiation avec les os, je ne vais pas dire l’os du coude, je vais dire l’ulna. Je vais leur apprendre le vrai mot. Ce n’est pas parce que c’est le grand public qu’il faut « gagatiser » ! Certes on peut simplifier, sans pour autant se mettre à parler en latin ou sortir des tonnes de mots pour dire d’en mettre plein la vue (rire). Il faut adapter le discours pour qu’il soit compréhensible par la majorité. C’est en ça aussi que la médiation est un métier.
Par exemple, par rapport aux fiches métier, j’essaie de leur faire deviner « Alors à votre avis un carpologue c’est quoi ? » Souvent pour le public c’est l’étude des poissons, mais j’essaye de les faire arriver à la graine. Un carpologue c’est un carpologue, ce n’est pas un « grainologue » !
G&A : Quels sont vos projets pour la suite ? Y-a-t-il des fouilles ou des animation de prévues ?
BB : Dans l’avenir très proche, en juin, pour les JEA, cette année on m’a demandé d’animer un atelier anthropo, je serais d’ailleurs avec mon Jedi ( Sylvie Duchesne), au Muséum de Toulouse car c’est l‘expo Momie. On sera devant le musée puisqu’on va proposer des ateliers anthropo avec des sortes de jeux qui reprennent les gestes de l’archéo, à la fin les enfants repartent avec un diplôme « truelle d’or ». Cela devrait être sympathique, on le fait dans le hall du musée car l’expo momie est déconseillée aux enfants de moins de 10 ans, paraît-il y a des choses assez dures à voir, personnellement je ne l’ai pas encore vue. C’est pour cela que nous serons dans le hall, pour faire des choses pour les 6-10 ans.
Sinon, côté archéo, je suis depuis 2017 dans une mission conjointe avec les agents de l’État dans un dépôt archéologique où on s’occupe de vieilles collections. Il y a en fait d’anciennces fouilles qui sont encore dans leurs jus, c’est à dire qu’elles sont encore dans des sachets plastiques. Et je parle bien de sachets de supermarché, à l’époque il n’y avait pas les mini-grips. Par exemple, à Saint-Etienne, nous transportions nos squelettes dans des sacs plastiques, on sortait de la fouille avec les fémurs qui dépassaient de nos sacs monoprix (rire). Donc, on reconditionne tout ça, on trie les matériaux car tout est mélangé, on trie le métal, l’os humain, l’os de la faune… On en fait un inventaire dans une base de donnée d’État.
J’ai quand même demandé à pouvoir sortir sur le terrain, car je reste archéologue.
Pour aller plus loin :
Vous l’aurez compris la fouille de sépultures ne relève pas obligatoirement du fait d’un anthropologue. Il est possible qu’un archéologue spécialiste des fouilles en milieu funéraire soit en charge d’une fouille de sépultures.
Pour en apprendre plus sur l’anthropologie :
Pour en apprendre plus sur l’archéologie en général et les formations
https://www.inrap.fr/l-archeologue-10800
https://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Archeologie/Acteurs-formations/Les-formations
Pour voir la programmation des JEA : https://journees-archeologie.eu/c-2023/accueil