Martine Joly et son chantier à Cadayrac

© Martine Joly

30 ans d’expérience, un exemple à suivre…

Une double casquette professionnelle : Entre archéologie et enseignement

© Université Toulouse Jean Jaurès

C’est en 1991 à l’AFAN*, que démarre le parcours professionnel de Martine Joly, où elle exerce jusqu’en 1999 en tant qu’ingénieure de recherche en archéologie préventive. Elle soutient en 1992 sa thèse de doctorat sur la céramique commune gallo-romaine dans l’est de la Bourgogne.

*Association pour les Fouilles Archéologiques Nationales, qui devient l’INRAP en 2001 suite à la loi sur l’archéologie préventive.

Après cette expérience d’archéologue au sein de l’AFAN, Martine est recrutée à l’université de Paris-Sorbonne où elle travaille en tant que maître de conférences pendant 17 ans. Depuis 2012, Martine est habilitée à Diriger des Recherches, un des plus haut diplômes français.

Elle quitte la grisaille parisienne pour venir s’établir sous le soleil toulousain où elle enseigne depuis 2016 comme professeur d’archéologie antique à l’université Toulouse Jean Jaurès. Elle garde néanmoins sa casquette d’archéologue puisqu’elle est rattachée au laboratoire de recherche TRACES et participe régulièrement à des chantiers de fouilles.

Son engagement associatif :

Martine Joly est céramologue et spécialiste de la période Antique c’est donc tout naturellement qu’elle devient membre du bureau de la SFECAG : Société Française d’Étude de la Céramique Antique en Gaule.

En parallèle de son rôle à la SFECAG, elle rejoint le bureau de Grottes&Archéologies en 2017. Ce sont les multiples actions de valorisations et d’éducation populaire qui motive son engagement au sein de l’association. Le fait de faire partie de l’association lui a permis de rencontrer et d’échanger avec d’autres professionnels·lles.

Le chantier de Cadayrac

Les responsables de la fouille sont :

  • Martine Joly, professeur à l’Université Toulouse Jean Jaurès (UMR 5608, TRACES)
  • Philippe Barral, professeur à l’Université de Bourgogne-Franche-Comté (UMR 6249)

Quels intérêts pour ce chantier ?

Le site devient célèbre lorsqu’une mosaïque retrouvée est datée du milieu du Ier siècle av.J-C., dont une partie bien conservée est exposée dans une salle du musée Fenaille à Rodez.

C’est aussi un chantier exceptionnel pour l’Aveyron car c’est le seul théâtre antique retrouvé à l’heure actuelle dans le département.

Cadayrac, vue d’ensemble de la mosaïque de la cella.
(© Martine Joly)

Présentation des fouilles

Le chantier de fouilles se trouve dans l’Aveyron, près de Rodez à Cadayrac. L’occupation humaine y est importante depuis la Préhistoire, de nombreux dolmens et tumulus ont été repérés dans le secteur, néanmoins ce sont les vestiges d’occupation antique qui intéressent Martine.
Le site est connu depuis le XIXe siècle. En effet, la première mention de découvertes archéologiques sur le site de Cadayrac remonte à 1863, elle est due à l’Abbé Paulin François Cérès. Ce dernier identifia deux édifices particuliers, un temple et un théâtre, ainsi que les restes d’un autre bâtiment.
Toutefois, malgré les différentes interventions menées depuis le XIXe siècle, un certain nombre de questions subsistent quant à l’interprétation des vestiges présents.
C’est à la demande du Service Régional de l’Archéologie (DRAC Occitanie) que des nouvelles recherches débutent en 2018.

Attentes et objectifs du chantier :

Il est primordial de documenter les différents vestiges répartis sur le site. Mieux documenter les vestiges découverts permettra de comprendre la fonction du site de Cadayrac.

Les objectifs de ce chantier sont :
– Concernant le théâtre : la structure architecturale et son environnement (accès, gradins, dispositif scénique…).
– Concernant le temple : les vestiges de la maçonnerie afin de pouvoir en vérifier le plan et l’interprétation.

Après 3 ans, quelles conclusions ?

Les fouilles menées depuis 2018, en particuliers celles de 2021, renouvellent sensiblement la vision du sanctuaire connu uniquement par les archives du XIXe siècle.

Le plan d’ensemble est précisé : il a été possible d’établir l’orientation et les limites du temple. Les vestiges retrouvés : pièces et décors de sol confirment la datation du site au Ier Siècle av.J-C.

L’absence marquante de monnaies, de vaisselles (céramiques) et autres catégories de mobilier antique en grande quantité permet de dire que le site à probablement été abandonné après avoir été soigneusement vidé de ses équipements.

Et concernant les différentes difficultés ?

Un des gros problèmes sur ce chantier est d’ordre technique, aucune machine mécanique n’est autorisée sur le chantier, car est implanté au milieu d’un champs de luzerne. Le travail est fait à la pioche et à la main, ce qui demande patience et minutie !

Actuellement, aucune extension de la fouille du temple est prévue. L’exploitation agricole du champs étant toujours en cours et sans recours à un engin mécanique, il est difficile d’aller plus loin dans les investigations.

© Martine Joly

Projection 2022

Une des missions sera d’explorer une zone au lieu-dit de « La Martelle » qui n’a pas été touchée lors des fouilles de l’abbé Cérès au XIXe siècle mais dont il fait mention dans son écrit.
Les fouilleurs se concentreront sur la zone du théâtre où il reste une parcelle qui n’a pas été traitée. Elle pourrait faire l’objet de prospections magnétiques et radar.

Matériel utilisé lors des acquisitions de 2018 : à gauche, Mala ProEx avec au sol la présentation d’une antenne 250 MHz et, à droite, prospection en cours à Cadayrac (© Martine Joly)

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